Au Nord- Mali la situation sécuritaire se détériore de jour en jour. Les pays, les organismes sous régionaux et la communauté internationale hésitent sur la solution à apporter face à ce conflit. Négocier ou prendre les armes? Le Directeur de publication des "Echos", Alexis Kalambry est revenu sur la genèse de cette crise, ses tenants et ses aboutissants. C'était lors d'une conférence le cinq(05) Décembre 2012. Elle a eu lieu à l'Ecole de Journalisme des Métiers de l'Internet et de la Communication( E-jicom).
Les groupes islamistes contrôlent le nord du Mali depuis Avril 2012. L'Organisation des Nations Unies( ONU) et la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) prônent une résolution pacifique . D'ailleurs, le médiateur de la CEDEAO, Blaise Compaoré, s'active pour des négociations tripartites. Elles auront lieu entre le Mali, le Mouvement National pour la Libération de l'Azzawad ( MNLA) et Ançardine. Ce dialogue a pour but de trouver un terrain d'entente entre ces trois entités pour faire revenir le pays à la stabilité. Ces négociations excluent le Mouvement pour l'Unicité de la Jihad en Afrique de l'Ouest (MUJAO) et l'Al Quaida au Maghreb Iaslamiste (Aqmi). En effet ces deux groupes ne sont pas d'origine malienne.
N’empêchent que le Mali a envoyé une délégation à New York pour faire du lobbying auprès de Ban Ki Moon. Elle était dirigée par le Ministre de l'intégration, Madame Rokia Guikiné. Même au niveau de la CEDEAO les avis sont partagés. Dans la mesure où des pays comme le Nigeria ou le Bénin sont pour une intervention militaire. D'ailleurs le dernier rapport de Ban Ki Moon repousse la possibilité d'une telle intervention. Cela a un peu irrité la CEDEAO, qui, dès le lendemain de ce rapport a libéré les armes bloquées au Sénégal et en Guinée. D’après Alexis Kalambry "Ces armes étaient retenues pour des raisons sécuritaires. La CEDEAO ignorait à qui les remettre puisque le gouvernement était instable.''. Elles ont été acheminées vers Bamako où actuellement des recrutements pour l'armée y sont effectués. Monsieur Kalambry pense que la guerre est indispensable voir inévitable: "Prendre les armes est la solution requise pour bouter les islamistes armés hors du Mali. Mais avant cela il faudrait organiser des élections De ce fait, il y aurait au moins un pouvoir qui supplanterait les autres. Quoi que l'on puisse dire l'armée a rendu les armes officiellement mais officieusement elle a toujours des cartes en main.". Rappelons que le problème des Touaregs date de l’après indépendance au Mali. Les gouvernements qui se sont succédés dans ce pays de Modibo Keita à Amani Toumani Touré y ont tous fait face. Une mauvaise gestion de ce conflit a toujours été notée. A cela s'est ajouté le fait que leur intégration dans l'armée n'a pas toujours fait l'unanimité. Les Touaregs ont été à l'origine de nombreuses rébellions et désertaient souvent l'armée. Aussi, ils n'hésitaient pas à se retourner contre leurs frères d'armes. Leur occupation du Nord (Gao, Kidal, Tombouctou) a été facilitée par le retour des Touaregs armés venus de la Libye aprés la chute de Khadaffi. La présence de l'Aqmi y était déjà notée. Trop de laxisme de la part du gouvernement Malien? Alexis Kalambry répond par l'affirmative: "On ne laisse pas des personnes armées entrer librement dans un territoire étranger. Le Mali avait longtemps banalisé la présence de l'Aqmi au Nord. Ceci malgré les multiples appels des pays étrangers tel que l'Algérie pour une aide dans la lutte contre le terrorisme."
Alexis Kalambry a terminé son exposé sur la crise au nord du Mali par ces mots" Les islamistes veulent occuper définitivement le nord, le Mali veut l'unicité et la laïcité Serait il possible de trouver un terrain d'entente entre ces deux pôles Dans tous les cas, l'ego des militaires Maliens et leur reprise de morale risquent de les pousser à aller en guerre avant l'accord de la communauté internationale."
Première 2.0
Le blog de la première promotion d'E-jicom
jeudi 10 janvier 2013
vendredi 28 décembre 2012
La crise malienne : De Modibo Keїta à Amadou Toumani Touré
Indépendant depuis 1960 comme la plupart des pays africains et avec une
superficie de 1.240 000 km², le Mali est aujourd’hui entre les mailles de
quatre groupes armés.
Tout d’abord il y a les Touaregs, du Mouvement National de Libération de
l’Azawad (M.N.L.A) qui réclament l’indépendance du Nord Mali depuis 1960.A cela
s’ajoute de aujourd’hui le phénomène islamiste qui a pris corps lui aussi au
Nord du pays avec la présence de groupes puissamment armés et structurés comme
Al Qaїda au Maghreb islamique (Aqmi), composé d’islamistes majoritairement
venus d’Algérie, pays voisin du Mali, le Mouvement pour l’Unicité et la Jihad
en Afrique de l’Ouest (Mujao) et Ansar Dine qui à l’inverse des deux premiers
groupes est constitué de militants ayant exclusivement la nationalité malienne
et appartenant à l’ethnie touareg.
Expliquant la naissance de la crise actuelle, le journaliste malien Alexis
Kalambry met en cause une ‘’négligence sécuritaire’’ du régime de Amadou
Toumani Touré, finalement emporté par le coup d’état de mars 2012.
«Le Mali bien qu’étant démocrate a pendant longtemps négligé ses
voisins sur le plan sécuritaire. Ainsi, la montée de la pression en Algérie
et la chute de Kadhafi en Libye ont entrainé une décente des troupes
rebelles vers le Mali. Il devint alors un lieu de refuge des criminels», a-t-il
soutenu lors d’une conférence organisée le 5 décembre 2012 à
l’Ecole Supérieur de Journalisme, des Métiers de l’Internet et de la
Communication (E-jicom).
Selon M. Kalambry ces troupes se sont partagé le Nord
Mali. Le Mnla soutenu par l’Algérie et la France, la Mauritanie, occupent
Kidal, Aqmi et le Mujao qui ne sont pas composé de Maliens et qui sont
respectivement à Tombouctou et à Gao.
Après neuf mois d’occupation, les pistes dégagées pour la résolution de la
crise et le recouvrement de l’intégrité territoriale du pays reste très
difficile. L’intervention militaire sous l’égide de la Communauté économique
des Etats d’Afrique de l’ouest (Cedeao) reste de moins en moins probable, selon
le conférencier qui a donné l’exemple du récent Rapport du Secrétaire
générale de l’organisation des Nations-Unies (Onu) qui se prononce
explicitement en défaveur d’une solution militaire pour l’instant.
Entendant la résolution de l’Onu attendue fin décembre 2012, le dialogue
semble l’emporter sous la houlette du président burkinabé Blaise Compaoré,
médiateur de la Cedeao. Face à la multiplicité des groupes occupant le
septentrion avec leur diverses revendications, l’idée est d’entamer des
négociations avec les touaregs du MNLA et d’Ansar dine qui sont des maliens de
naissance et de nationalité et d’isoler les étrangers composant Aqmi et le
Mujao.
En effet, le Mali a connu de nombreux soulèvements au lendemain de son
indépendance. De Modibo Keita à Moussa Traoré en passant par Alpha Oumar Konaré
le pays a toujours fait face aux rebellions touaregs. La solution au problème
touareg n’a jamais bénéficié d’approches adéquates, selon M. Kalambry et le
manque de vision des autorités maliennes s’est exacerbé sous Amadou Toumani
Touré. Et M. Kalambry de sa part estime que les élections restent la seule
solution à la crise.
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