vendredi 28 décembre 2012


La crise malienne : De Modibo Keїta à Amadou Toumani Touré

Indépendant depuis 1960 comme la plupart des pays africains et avec une superficie de 1.240 000 km², le Mali est aujourd’hui entre les mailles de quatre groupes armés.
Tout d’abord il y a les Touaregs, du Mouvement National de Libération de l’Azawad (M.N.L.A) qui réclament l’indépendance du Nord Mali depuis 1960.A cela s’ajoute de aujourd’hui le phénomène islamiste qui a pris corps lui aussi au Nord du pays avec la présence de groupes puissamment armés et structurés comme Al Qaїda au Maghreb islamique (Aqmi), composé d’islamistes majoritairement venus d’Algérie, pays voisin du Mali, le Mouvement pour l’Unicité et la Jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) et Ansar Dine qui à l’inverse des deux premiers groupes est constitué de militants ayant exclusivement la nationalité malienne et appartenant à l’ethnie touareg.
Expliquant la naissance de la crise actuelle, le journaliste malien Alexis Kalambry met en cause une ‘’négligence sécuritaire’’ du régime de Amadou Toumani Touré, finalement emporté par le coup d’état de mars 2012.
 «Le Mali bien qu’étant démocrate a pendant longtemps négligé ses voisins sur le plan sécuritaire. Ainsi, la montée de la pression en Algérie et  la chute de Kadhafi en Libye ont entrainé une décente des troupes rebelles vers le Mali. Il devint alors un lieu de refuge des criminels», a-t-il soutenu   lors d’une conférence organisée le 5 décembre 2012 à l’Ecole  Supérieur de Journalisme, des Métiers de l’Internet et de la Communication (E-jicom).
Selon M. Kalambry ces troupes se sont partagé le Nord Mali. Le Mnla soutenu par l’Algérie et la France, la Mauritanie, occupent Kidal, Aqmi et le Mujao qui ne sont pas composé de Maliens et qui sont respectivement à Tombouctou et à Gao.
Après neuf mois d’occupation, les pistes dégagées pour la résolution de la crise et le recouvrement de l’intégrité territoriale du pays reste très difficile. L’intervention militaire sous l’égide de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (Cedeao) reste de moins en moins probable, selon le conférencier qui a donné l’exemple du récent  Rapport du Secrétaire générale de l’organisation des Nations-Unies (Onu) qui se prononce explicitement en défaveur d’une solution militaire pour l’instant.
Entendant la résolution de l’Onu attendue fin décembre 2012, le dialogue semble l’emporter sous la houlette du président burkinabé Blaise Compaoré, médiateur de la Cedeao. Face à la multiplicité des groupes occupant le septentrion avec leur diverses revendications, l’idée est d’entamer des négociations avec les touaregs du MNLA et d’Ansar dine qui sont des maliens de naissance et de nationalité et d’isoler les étrangers composant Aqmi et le Mujao.
En effet, le Mali a connu de nombreux soulèvements au lendemain de son indépendance. De Modibo Keita à Moussa Traoré en passant par Alpha Oumar Konaré le pays a toujours fait face aux rebellions touaregs. La solution au problème touareg n’a jamais bénéficié d’approches adéquates, selon M. Kalambry et le manque de vision des autorités maliennes s’est exacerbé sous Amadou Toumani Touré. Et M. Kalambry de sa part estime que les élections restent la seule solution à la crise.



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