La crise malienne : De Modibo Keїta à Amadou Toumani Touré
Indépendant depuis 1960 comme la plupart des pays africains et avec une
superficie de 1.240 000 km², le Mali est aujourd’hui entre les mailles de
quatre groupes armés.
Tout d’abord il y a les Touaregs, du Mouvement National de Libération de
l’Azawad (M.N.L.A) qui réclament l’indépendance du Nord Mali depuis 1960.A cela
s’ajoute de aujourd’hui le phénomène islamiste qui a pris corps lui aussi au
Nord du pays avec la présence de groupes puissamment armés et structurés comme
Al Qaїda au Maghreb islamique (Aqmi), composé d’islamistes majoritairement
venus d’Algérie, pays voisin du Mali, le Mouvement pour l’Unicité et la Jihad
en Afrique de l’Ouest (Mujao) et Ansar Dine qui à l’inverse des deux premiers
groupes est constitué de militants ayant exclusivement la nationalité malienne
et appartenant à l’ethnie touareg.
Expliquant la naissance de la crise actuelle, le journaliste malien Alexis
Kalambry met en cause une ‘’négligence sécuritaire’’ du régime de Amadou
Toumani Touré, finalement emporté par le coup d’état de mars 2012.
«Le Mali bien qu’étant démocrate a pendant longtemps négligé ses
voisins sur le plan sécuritaire. Ainsi, la montée de la pression en Algérie
et la chute de Kadhafi en Libye ont entrainé une décente des troupes
rebelles vers le Mali. Il devint alors un lieu de refuge des criminels», a-t-il
soutenu lors d’une conférence organisée le 5 décembre 2012 à
l’Ecole Supérieur de Journalisme, des Métiers de l’Internet et de la
Communication (E-jicom).
Selon M. Kalambry ces troupes se sont partagé le Nord
Mali. Le Mnla soutenu par l’Algérie et la France, la Mauritanie, occupent
Kidal, Aqmi et le Mujao qui ne sont pas composé de Maliens et qui sont
respectivement à Tombouctou et à Gao.
Après neuf mois d’occupation, les pistes dégagées pour la résolution de la
crise et le recouvrement de l’intégrité territoriale du pays reste très
difficile. L’intervention militaire sous l’égide de la Communauté économique
des Etats d’Afrique de l’ouest (Cedeao) reste de moins en moins probable, selon
le conférencier qui a donné l’exemple du récent Rapport du Secrétaire
générale de l’organisation des Nations-Unies (Onu) qui se prononce
explicitement en défaveur d’une solution militaire pour l’instant.
Entendant la résolution de l’Onu attendue fin décembre 2012, le dialogue
semble l’emporter sous la houlette du président burkinabé Blaise Compaoré,
médiateur de la Cedeao. Face à la multiplicité des groupes occupant le
septentrion avec leur diverses revendications, l’idée est d’entamer des
négociations avec les touaregs du MNLA et d’Ansar dine qui sont des maliens de
naissance et de nationalité et d’isoler les étrangers composant Aqmi et le
Mujao.
En effet, le Mali a connu de nombreux soulèvements au lendemain de son
indépendance. De Modibo Keita à Moussa Traoré en passant par Alpha Oumar Konaré
le pays a toujours fait face aux rebellions touaregs. La solution au problème
touareg n’a jamais bénéficié d’approches adéquates, selon M. Kalambry et le
manque de vision des autorités maliennes s’est exacerbé sous Amadou Toumani
Touré. Et M. Kalambry de sa part estime que les élections restent la seule
solution à la crise.
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